Mardi 7 Août : Ils ont commencé leur visite par la pépinière du KKL-FNJ à Guilat dans le Centre éducatif de Beit Nahmias. Sur place, ils sont accueillis par Danny Ben David, superviseur de toutes les activités du KKL-FNJ dans cette région, notamment la prévention incendies. Il a exprimé devant eux sa tristesse de voir tant de forêts et de terres cultivables partis en fumée.
« Jusqu’à aujourd’hui, plus de 860 acres de forêts profondes ont été détruits par ces incendies criminels. Et c’est sans compter les larges zones de broussailles, de réserve naturelle et d’agriculture. Au total, presque 10000 acres ont brûlé en moins de quatre mois. Depuis le début d’avril quand le terrorisme des cerfs-volants a commencé, notre travail quotidien s’est dramatiquement accru. Nous avons dû renforcer nos capacités de lutte contre les incendies bien au-delà de nos activités habituelles. Ces feux ont déjà causé des millions de shekels de dégâts et ont affecté la qualité de vie dans la région.
Danny Ben David a conduit la délégation à la pépinière où les activités horticoles se poursuivent de manière routinière en dépit des tentatives des Gaziotes de bouleverser la vie quotidienne dans cette région. Sur place, le directeur Pablo Chercasky a guidé le groupe à travers le large domaine tout en expliquant les techniques spéciales mises en œuvre depuis des années par le KKL-FNJ qui permettent une floraison maximale malgré les conditions désertiques difficiles inhérentes au Sud d’Israël. Il a précisé que plus de 250 espèces de jeunes plants se développent dans la pépinière.
« Nous faisons pousser et nous distribuons gratuitement tous les ans plus d’un million de plantes et de jeunes arbres aux municipalités, écoles et autres institutions publiques. Notre travail est si renommé que nous recevons un flot incessant de visiteurs venant de tous les pays intéressés à reproduire nos méthodes. Dans le passé, quand Hamas n’empêchait pas toute coopération avec Israël, nous avons même assisté des fermiers palestiniens à Gaza. »
La délégation s’est ensuite rendue au kibboutz Nahal Oz, à droite sur la frontière de Gaza. Elle y a rencontré un des membres fondateurs Yankele Cohen, aujourd’hui âgé de 84 ans. Il leur a raconté combien la vie s’est développée dans la région depuis 1953, date à laquelle il y est arrivé.
« Dans les premiers temps, la question de la sécurité était beaucoup plus préoccupante qu’aujourd’hui. Nous avons commencé à partir de rien et nous avons grossi jusqu’à devenir une communauté forte et pleine de vie en expansion constante. Les gens ont un réel désir de vivre ici. Actuellement, le nombre de familles en liste d’attente dépasse celui des maisons disponibles. Ce nouveau phénomène des cerfs-volants incendiaires ne nous arrêtera pas.
Le vétéran du kibboutz conduit ses hôtes vers un site en construction où doit s’élever un nouveau centre pour visiteurs à l’emplacement de l’ancienne salle à manger. Il signale combien au fil des ans le KKL-FNJ a apporté son soutien avec une grande générosité. « Je pourrais réciter une kyrielle de projets que le KKL-FNJ a réalisée pour nous ne serait-ce que ces bosquets d’arbres à la frontière qui nous apportent une réelle sécurité en dissimulant le kibboutz aux yeux des Gaziotes. Aujourd’hui, j’espère de tout cœur que le KKL-FNJ nous permettra de terminer cette construction. »
La délégation est accueillie pour le déjeuner dans la grande salle à manger du kibboutz Saad, à une petite distance en bus du kibboutz Nahal Oz. Pendant le repas, le directeur du tourisme du KKL-FNJ, Shlomo Ben Haïm présente le chef du Conseil régional du Néguev occidental depuis de nombreuses années venu leur faire un exposé : « Alon Shuster depuis son élection en 2002 a œuvré avec force au développement de la région. Auparavant, il était un officier décoré de la brigade des parachutistes de Tzahal et aussi un éducateur. KKL-FNJ travaille en étroite collaboration avec lui et nous sommes heureux qu’il soit venu nous rencontrer. »
Shuster explique à la délégation combien toutes les communautés de la région du Néguev occidental sont à la merci du terrorisme gaziote et tout dernièrement des cerfs-volants incendiaires.
« Toutefois, ajoute-t-il, il convient de relativiser. Il n’y aucune raison de céder à la panique. Nous avons été confrontés à des problèmes beaucoup plus épineux dans le passé que nous avons surmontés. Il est nécessaire de rester sur nos gardes et d’appeler immédiatement les pompiers. C’est une véritable nuisance. »
A la fin du déjeuner, les membres de la délégation regagnent leur bus qui les emmène sur les zones frontalières afin de voir au plus près la destruction causée par les incendies. Les forêts brûlées et la terre calcinée suscitent beaucoup d’amertume voire de la colère chez les visiteurs. Leur guide, Moshe Baruchi, pompier expérimenté du KKL-FNJ explique combien il est facile et bon marché de construite un cerf-volant avec des chiffons enflammés et combien il est difficile de les intercepter avant qu’ils ne mettent le feu aux forêts israéliennes de l’autre côté de la frontière. Notre problème principal reste le manque de main-d’œuvre. Nous devons rester sur le qui-vive jour et nuit afin de faire face aux nombreux départs de feu qui parfois se produisent sur plusieurs fronts. Des équipes venues de tout le pays nous assistent. Le Service des pompiers et Tzahal aussi aident mais indéniablement le personnel de KKL-FNJ reste le plus efficace. Ils connaissent très bien la région et sont les mieux équipés dans la lutte contre les feux de forêts. »
Etty Lankry du bureau européen du KKL-FNJ et organisatrice avec d’autres du voyage de la délégation s’est déclarée très satisfaite de cette forte participation française ainsi que des réactions très circonstanciées.
« J’ai pu constater combien ils étaient très intéressés et toujours désireux d’en savoir plus comme de constater par eux-mêmes la situation sur le terrain. Cela fait maintenant sept années consécutives que nous organisons une rencontre avec des nouveaux immigrants et des touristes français se trouvant dans le pays. Il est important qu’ils découvrent le travail réalisé par le KKL-FNJ. Ils ne manqueront pas de se sentir alors encore plus proches d’Israël. »
Le secrétaire-général du KKL-FNJ France, Gérard Opoczynski, présent avec la délégation n’a pas caché sa satisfaction. « La centaine de touristes rentrera en France munie d’un message résolument positif au sujet d’Israël. Ceux qui vivent déjà ici feront part de leur expérience à leurs amis et connaissances dans leur pays d’origine. N’oublions pas que le KKL-FNJ constitue la dernière importante organisation juive en France à un moment où la plupart des autres diminuent leur soutien. »
Norbert Schwab, Président du KKL-FNJ en Alsace s’attend à une émigration française massive en Israël compte-tenu de la montée constante de l’antisémitisme. « La situation en France comme dans toute l’Europe n’est pas bonne et ne cesse d’empirer. Après la Shoah, il était devenu inacceptable de détester les Juifs mais aujourd’hui ce comportement n’est plus tabou. Le vieil antisémitisme devient de plus en plus insinuant. On ne parle pas simplement contre les Juifs mais aussi contre l’Etat juif. »
La visite se termine sur une pointe de nostalgie. Au musée de l’eau et au réservoir du kibboutz Nir Am, le guide Yisrael Kadmon explique aux visiteurs que la pompe et les canalisations d’eau ont été établies dès 1947 grâce aux demandes répétées de David ben Gourion qui était alors le président en exercice de l’Agence juive.
« Ben Gourion comprenait parfaitement que sans eau les Juifs ne pouvaient s’installer dans le Néguev. Ces énormes réservoirs ont été bâtis plus tard grâce au KKL-FNJ. Ils ont une capacité d’un million et demi de mètres cubes. Cette installation permet que les eaux de récupération du Projet de la région Dan puissent être collectées, traitées et réutilisées à des fins agricoles. »
Aujourd’hui, cette maison de la pompe est devenue un musée. Le réservoir constitue la première source d’irrigation pour presque 1200 acres de terres agricoles contribuant sans nul doute à la prospérité de toute la région.