Pendant cinq jours (1.11.18), les soixante participants de cette délégation se promènent à travers le pays à Jérusalem, Tel-Aviv, Haïfa, Acre ainsi que dans les implantations qui bordent la frontière de Gaza et les communautés récentes dans le Négev. Les participants découvrent la diversité du pays au gré de leurs rencontres et de leurs visites des lieux.
« Il est très important pour nous de montrer la réalité israélienne à des individus ayant de l’influence, explique Robert Zbili, président du KKL-FNJ de France. « Nous avons constaté que tous les journalistes qui ont pris part à des délégations antérieures comprennent mieux ce qu’est Israël et en font part dans leurs publications. »
Un des membres de la délégation, Jean-Luc Lagleise, parlementaire français déclare : « Ce voyage m’a offert l’opportunité de connaître de nouvelles localités en Israël qui m’étaient inconnues jusqu’alors. Chaque voyage apporte son lot de nouveautés si bien qu’il diffère toujours du précédent. »
Le département du tourisme du KKL-FNJ a organisé l’itinéraire en mettant l’accent sur deux aspects spécifiques d’Israël : la coexistence et le renouvellement. « A l’étranger, Israël n’est connu que par ses côtés négatifs tels qu’ils sont présentés dans les médias. Nous leur montrons alors la belle face de l’Etat. » précise Shlomo ben Haïm, directeur du département du tourisme de KKL-FNJ.
Haïfa : la vie en commun
Le voyage commence par la Maison de la vigne à Haïfa, le centre de la culture judéo-arabe, désireux de créer des espaces communs et égalitaires où s’expriment les cultures et les identités diverses à Haïfa et en Israël en général. Le centre propose des activités culturelles, artistiques, éducatives et touristiques pour les différents groupes du pays.
Asaf Ron, directeur de la Maison de la vigne a expliqué la philosophie du lieu : rencontrer l’autre culture pour mieux la connaître permet de briser les préjugés de chacun et de se faire confiance. « Nous agissons ensemble pour construire une société sur une base commune et non pas seulement une société mixte. » dit-il « une société mixte est un état de fait, une société commune porte haut des valeurs. »
Ron précise aux membres de la délégation que dans tous les endroits qu’ils seront amenés à visiter, ils verront des juifs et des arabes vivre ensemble. « Nous travaillons, rions et buvons du café ensemble mais les tensions perdurent et la situation reste explosive. » fait-il remarquer. « Toutefois, ici à Haïfa, nous avons créé une société spéciale où les gens se respectent mutuellement. Cette collaboration entre juifs et arabes appartient à l’histoire particulière de Haïfa avant même la création de l’Etat. »
Il a raconté par exemple que pendant « la fête des fêtes », un festival annuel qui encourage la tolérance, saint Nicolas a distribué des toupies. « Nous avons découvert que le langage des arts permet d’évoquer des conflits bien difficiles. » dit-il. « Nous n’espérons pas faire dévier les gens de leurs points de vue politiques. Nous voulons simplement que la peur laisse place à la curiosité. Chaque culture possède son propre langage mais en fin de compte nous sommes tous les mêmes. » conclut-il
« La coexistence est un sujet brûlant en France comme dans toute l’Europe. » dit Fino Ederi, délégué du KKL-FNJ en France. « Nous avons l’occasion de montrer comment nous nous y prenons en Israël. »
Mathieu Gallet, homme des médias à Paris fait sa première visite en Israël. « C’est très intéressant de visiter ce pays, pôle des trois religions et qui attire tant l’attention des médias. Je découvre un pays aux multiples cultures et de haute technologie. »
Kerem-El : druzes et juifs ensemble
La délégation poursuit sa visite dans l’académie prémilitaire Kerem-El soutenu par le KKL-FNJ dans la ville druze de Daliat El-Karmel. Les élèves de l’académie sont des juifs et des druzes qui ont terminé leurs années de lycée.
Le colonel de réserve, Munir Madi, directeur-général de l’académie explique qu’ici, on a pour objectif de former les futurs dirigeants qui tiendront les rênes de l’Etat et de la société. « L’académie est le symbole de cette fraternité entre la communauté druze et le peuple juif. » dit-il.
L’académie est installée dans une maison de Yad laBanim, mémorial des 428 morts druzes de Tsahal. « L’académie invite par ses enseignements à persévérer dans la coexistence et la vie ensemble. » dit Madi. Il est important que les étudiants connaissent le pays, soient engagés dans la société et soient prêts au moment de s’enrôler. »
Deux des élèves – Tomer de Petah Tiqvah et Bashar de Daliat el-Karmel, ont parlé de leurs activités communes et des moments de vie partagés. « L’année à l’académie est très intense et pleine de sens. Elle nous enrichit beaucoup. » « Je suis venu me renforcer, apprendre ce qu’est l’armée et la vie. » a ajouté Bashar.
Docteur Jiber Abu Roqen a donné une conférence au groupe sur la communauté druze et a raconté qu’en Israël vivent 140000 druzes qui ont scellé leur destin avec l’Etat d’Israël, qui s’intègrent dans la société, servent dans Tsahal et s’avèrent des partenaires dans tous les domaines de la vie.
« Les druzes croient en une force supérieure et à la métempsychose. » détaille-t-il. « Dans notre religion, on ne boit pas d’alcool, on ne fume pas et l’on ne mange pas de porc. Nous acceptons l’autre selon le principe : vis et laisse vivre. »
La prochaine étape du voyage fut dans les jardins Bahai à Acre, un site de pèlerinage pour tous les Bahais du monde. Cet endroit fut la demeure de Baha-Allah, le prophète qui a édifié la religion baha’ie. Le site comprend deux bâtiments historiques, le palace du prophète et le temple qui est aussi le lieu de son tombeau. Les jardins adjacents font montre d’une esthétique de la nature par leur raffinement.
Tel Napoléon : point de vue historique
Lorsque l’on s’approche du tel Napoléon à Acre, il est difficile de ne pas remarquer une immense statue de bronze installée sur le haut d’une colline à l’entrée de la ville qui représente Napoléon à cheval. C’est le signe distinctif du tell d’Acre, site historique transformé en haut lieu touristique grâce au soutien des amis du KKL-FNJ de France.
Daniel Arama, directeur du département touristique de la mairie d’Acre a expliqué comment le tell abandonné est devenu un lieu magnifique qui attire de nombreux visiteurs de tous les coins du pays. Les visiteurs ont l’occasion d’y apprendre un chapitre étonnant de l’histoire du lieu habité déjà il y a plus de 3000 ans. Ils peuvent jouir de larges points de vue et d’un jardin verdoyant et fleuri.
A l’entrée de la ville, se trouve un panneau d’explications historiques sur le tell en quatre langues – hébreu, français, anglais et arabe. Le faisceau de sentiers permet aux promeneurs d’évoluer avec facilité. En haut du tell, sont installés des postes de guet à 360 degrés : au nord vers le Liban, au sud vers le Carmel, à l’est vers la Galilée et à l’ouest vers la mer.
Acre : regarder l’autre
Les membres de la délégation ont été admiratifs en découvrant la longue et riche histoire d’Acre pendant le tour dans la vieille ville. Ils ont conclu cette journée par un événement festif dans les salles historiques des chevaliers.
« Si nous ne risquons pas de changer d’état d’esprit dans le cadre d’un seul voyage, nous corrigeons du moins notre façon de regarder l’autre. » a dit Olivier Kaufman, rabbin dans une communauté à Paris.
« KKL-FNJ est la plus ancienne institution sioniste qui fait fleurir le désert » a dit Francis Kalifat, président du CRIF. « Grâce au KKL-FNJ, le pays d’Israël est devenu ce qu’il est aujourd’hui. »
« Les médias ne présentent pas avec exactitude ce qui se passe en Israël ; or, quand on s’y rend, on perçoit ce qu’est vraiment ce pays. » a dit Elise Fajgeles, présidente du groupe d’amitié France-Israël. « Celui qui se promène en Israël, en tombe très vite amoureux. On y découvre un pays tranquille, moderne, avec une science développée et une vie culturelle dense. Il faut se rendre en visite ici pour bien le comprendre. »