Moshé Cohen, délégué du KKL en France dans les années 90, a initié la première Marche pour l’eau. Cette année il s’est joint à la délégation, comme membre à part entière, fier de constater que cette initiative est devenue partie intégrante des activités de l’organisation au courant de ces 20 dernières années. « L’idée était de combiner entre la connaissance du pays et le soutien aux activités du KKL, et ces objectifs sont restés pertinents jusqu’à aujourd’hui », a déclaré Cohen. « Les participants viennent découvrir le bel Israël, se connecter à la terre et exprimer leur solidarité envers l’Etat d’Israël et le KKL. A leur retour, ils deviennent les ambassadeurs les plus fervents d’Israël et du KKL ».
« En plus des festivités pour le 20ème anniversaire de la Marche, nous célébrons également cette année les 50 ans de la Guerre des Six jours et de l’unification de Jérusalem », a remarqué Fino Edery, délégué du KKL en France. « Au cours de la semaine, nous nous engageons dans un voyage sur les pas des combattants et écoutons des histoires sur la tradition du combat et l’héroïsme ».
Alors qu’ils allaient entamer le parcours de la rivière Nahal Jilabun et de la cascade Dvora, les marcheurs français ont été accueillis par des dizaines de cigognes actuellement en Israël sur leur route entre l’Afrique et l’Europe. Abandonnant ces beaux et impressionnants migrateurs, ils ont commencé leur marche.
Annie Lachkar d’Aubervilliers qui en est à sa 15ème Marche pour l’eau, n’a pas raté une occasion d’y participé depuis 2003. « Je reviens encore et encore pour Israël, la nature et les gens que je rencontre. J’aime faire des rencontres, j’aime les randonnées et j’aime l’Etat d’Israël, c’est donc pour moi la combinaison parfaite. »
Les randonneurs ont longé la rivière sinueuse Nahal Jilabun, admirant la nature verdoyante et en fleurs. En cours de route, ils ont croisé plusieurs groupes de jeunes Israéliens, eux aussi en excursion dans la réserve naturelle. A leur arrivée à la cascade, ils ont pu admirer l’eau qui se déverse violemment du rocher, et n’ont pas oublié de brandir les appareils photos pour immortaliser l’endroit et le moment.
Sabrina Portugais participait pour la première fois à la Marche pour l’eau, elle a expliqué sa motivation : « Je voulais connaître mieux cette région et contribuer même modestement à l’Etat d’Israël », a-t-elle déclaré. « J’ai visité Israël par le passé, mais la sensation est complètement différente lorsque vous participez à une délégation de ce genre. »
Les randonneurs étaient accompagnés de guides du KKL qui leur ont fourni des explications sur la nature et sur l’histoire de la région. Ils ont goûté aux plantes de moutarde et aux asperges sauvages, et ont été ravis par la variété des couleurs des fleurs printanières qui recouvrent les pentes des montagnes. L’importance stratégique du Plateau du Golan leur a été expliquée ainsi que l’influence des ressources en eau dans les relations entre Israël et ses voisins.
La première journée sur le Plateau du Golan s’est déroulée dans le contexte des informations rendant compte d'une certaine tension à la frontière syrienne suite à des incidents de sécurité. La situation n’a pas eu de retombées sur l’atmosphère pastorale ou sur la bonne humeur des randonneurs, et bien sûr pas non plus sur le paysage de toute beauté et la météo clémente.
La Parisienne, Marie Grindel, participant pour la 17ème fois à la Marche pour l’eau, détient le record de participation. « J’aime découvrir le pays à pied », a-t-elle déclaré. « Israël est un petit mais merveilleux pays, où l’on découvre chaque fois de nouveaux trésors. Les randonnées sont parfaitement organisées et les guides sont excellents. C’est un vrai bonheur de constater qu’il y a chaque fois plus d’arbres et de sites intéressants entretenus par le KKL.»
La prochaine étape était le poste d’observation et site de commémoration de Mitzpe Gadot. Jusqu’à la Guerre des Six jours, l’endroit abritait un poste de l’armée syrienne qui contrôlait la route conduisant au Golan. Le site commémore la mémoire des combattants de la brigade Golani, tombés au combat depuis la Guerre des Six Jours et jusqu’à l’opération Paix en Galilée.
Regardant en direction du kibboutz Gadot, les membres de la délégation ont compris la dure réalité de la vie du kibboutz sous les bombardements syriens. Sur le site, sont gravés dans la pierre de basalte, les mots du commandant de la brigade durant la Guerre des Six Jours, Emmanuel Shaked. A la fin des combats pour la conquête de la position, il a dit ceci par radio aux membres du kibboutz qui l’écoutaient enfermés dans les abris : « D’ici, vous semblez beaucoup plus grands ». C’était sa façon d’exprimer son estime pour le courage des membres du kibboutz Gadot. Assis à l’ombre du grand eucalyptus qui se trouve au-dessus du vieux bunker syrien, le guide Michael Gamrasni leur a raconté que c’était l’espion de Damas, Elie Cohen, qui avait recommandé aux commandants de l’armée syrienne de planter cet eucalyptus sur le bunker afin d’offrir de l’ombre aux soldats. C’est ainsi que les pilotes de l’aviation israélienne surent facilement identifier l’emplacement du bunker.
« Ces histoires de bravoure m’inspirent et m’emplissent d’admiration », a déclaré « Joëlle Manchion de Marseille. Elle a raconté qu’elle n’avait découvert son judaïsme qu’à l’âge de 50 ans. « Mes parents ont voulu me protéger de l’antisémitisme et ne m’ont pas parlé des origines juives de notre famille. Aujourd’hui, j’apprends ce que signifie être juive et mes visites en Israël m’aident à renforcer mes racines. »
Du sommet du mont Bental, qui s’élève à une hauteur de 1.165 mètres, les membres de la délégation ont pu observer la frontière avec la Syrie. Le poste de Tsahal sur la montagne était l’une des principales positions lors de la Guerre de Yom Kippour. Le poste est devenu aujourd’hui, un site d’histoire militaire.
La délégation est descendue de la montagne pour la Vallée des Larmes, le lieu où se déroula l’un des célèbres combats au cours duquel Tsahal arrêta l’armée syrienne durant la Guerre de Kippour. Yigal Moyal du kibboutz Merom Golan, a raconté au groupe comment les troupes syriennes, qui avaient l’avantage du nombre, ont tenté d’atteindre le Plateau du Golan, mais ont été arrêtées par les tankistes israéliens. Le combat de la Vallée des Larmes est devenu un symbole de la résolution des combattants israéliens face aux forces nombreuses qui les ont attaqués par surprise le jour du Grand Pardon.
Moyal a également décrit l’influence sur Israël de la situation actuelle en Syrie. « Israël a pour principe de ne pas intervenir dans les combats en cours en Syrie, à l’exception des cas où il est question de ses intérêts sécuritaires, et s’efforce de favoriser la stabilité de la région », a-t-il expliqué. « A plusieurs reprise, les sirènes ont retenti et les habitants de la région ont dû regagner les abris, mais dans l’ensemble, nous menons ici une vie tout à fait normale. »
La journée s’est achevée par un dîner à l’Ahuzat Dubrovin, une ferme agricole restaurée, fondée en 1884 en plein cœur de la mochava de Yesud HaMa'ala, la première localité juive dans la vallée de la Houla. Les membres de la délégation ont visité le musée et en ont appris plus sur le peuplement dans la région.
C’est ainsi que s’est achevée la première journée de la délégation. Mais ce n’était que le début de cette aventure passionnante en Israël, une aventure qui rapproche des paysages d’Israël, de ses habitants, sa nature, son patrimoine et son histoire.